le Ciné LES ARCHERS va mal...

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L'Edito du Mois

Ce présent programme apparaîtra à certains en complète contradiction avec le précédent et avec l'édito qui le justifiait ; moins de films (6 titres sur 5 semaines contre 8 sur 4 semaines), dont la moitié fort attendue (le Haneke, le Wenders et bien sûr la Palme d'Or des frères Dardenne). Moins de diversité donc et peu de découverte.
Un revirement de la politique de programmation? Un ajustement à la difficulté d'élargir le public sur les films peu connus? (1)
Non, plus simplement et mécaniquement, les effets conjugués d'une actualité cinématographique particulière et de l'embouteillage des sorties de films que nous évoquions le mois dernier aboutissent à ce résultat paradoxal. Dans la profusion actuelle de films, viennent s'inscrire, à cette période-ci de l'année, ceux particulièrement attendus, remarqués à Cannes et récemment à Venise. Parmi nos 6 films, 5 étaient sur la Croisette et quatre y ont obtenu un ou plusieurs prix. Ils sortent cet automne sur 100 à 200 copies, exceptée la Caméra d'Or , Moi, Toi et tous les autres, plus modeste avec 60 copies. Ces sorties moyennes de films Art et Essai (2), dans une petite ville comme Cambrai, les destinent pratiquement automatiquement à une salle Art et Essai comme la nôtre. Nous avons évidemment la liberté de les choisir et les défendre ou de les refuser. Mais nous sommes tenus, quand nous les programmons, de leur offrir une exposition suffisante car certains peuvent rencontrer un joli succès. Pour preuve celui actuel de Broken Flowers qui avec 229 copies s'offre pour sa première semaine la tête du box-office avec 356 377 spectateurs. Et plus nous les obtenons proches de leur sortie, plus les exigences des distributeurs sont fortes. Nous avons trois sorties nationales dans notre programme (Caché, Don't come knocking et l'Enfant). Ces films resteront à l'affiche deux à trois semaines.
Faute de place, les films plus modestes économiquement se trouvent écartés. La liste risque de s'allonger de ces " laissés pour compte " que nous avons pourtant envie de découvrir (nous pourrions citer entre autres Cadeau du ciel, The Taste of tea, The World…), et auxquels il nous sera difficile d'accorder une place.
Que faire ? Faut-il accepter le désordre des choses et n’offrir aucune résistance à des évolutions aux conséquences que l’on sait préjudiciables. Ce qui est certain est que seules les solutions qui trouveront un écho dans le public seront viables. Un groupe d’adhérents des Archers va bientôt réfléchir à ces questions et fera des propositions (vos réflexions, vos idées sont les bienvenues).A titre d’exemple nous pourrions envisager d'organiser régulièrement une programmation spéciale et soutenue de ces films, une semaine par trimestre par exemple, vous mettant ainsi dans les conditions d'un festival avec une dizaine de films et des séances toute la journée.
Une autre idée, techniquement idéale, serait de disposer de deux salles, nous permettant à la fois de tenir dans le temps les films un peu porteurs et de rester largement ouverts aux autres. Des idées excitantes mais pas si faciles à mettre en œuvre.
Mais le cinéma n’est-il pas l'industrie du rêve ?

GJM

(1) 25 spectateurs pour la soirée d'ouverture avec The Bench (8 copies France) (2) rappelons que les films visant un large public disposent de plus de 300 copies France et bien plus pour les plus imposants; La Guerre des mondes (850), Charlie et la chocolaterie (600), Mr et Mme Smith (600)

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